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ral des fermes(i)sur le fondsque monditsieurde LaLive d'Epinay devait faire comme associé pour moitié de la place de fermier général de M. Tronchin, suivant que le tout-est justifié par acte passé entre lesdits sieur et
(i) Le texte porte par erreur Roland de Saint-Marc. Collin était bien l'un des noms de ce personnage avec lequel Diderot eut une si plaisante entrevue, racontée gaiement dans les Lettres à Mademoiselle Volland (tome I", p. 349). " Vous savez que M. Tronchin avait été appelé en poste à Lyon pour la maladie de son associé et que mes 16,ooo livres (provenant de la vente de sa bibliothèque) étaient res­tées dans les mains de M. Collin de Saint-Marc... J'en étais là, lors­que je reçois de M. Tronchin une lettre pour M. de Saint-Marc. Je la garde sept à huit, jours, parce que les choses d'intérêt ne sont pas celles qui me remuent, cependant sur les six heures du soir, un jour que j'allai causer avec la chère sœur, je me trouve à la porte de l'Hôtel des Fermes; je me ressouviens de ma lettre et j'entre. M. de Saint-Marc'n'était pas à son bureau, mais il allait y entrer : c'est ce que ses commis me dirent, car ils sont fort polis. En effet, il arrive comme ils me parlaient.
Je vais au-devant de M. Collin de Saint-Marc, qui ne m'entend pas. M. Collin de. Saint-Marc, le chapeau sur la tête, marche : je le suis presque en courant. Il arrive dans la seconde pièce de son bureau ; il s'assied dans un fauteuil et je reste droit. Je lui présente ma lettre ; il la prend, l'ouvre et la lit, se met à regarder un moment au plafond, ' et me rendant la lettre en la jetant sur un coin de sa table, me dit : • Je n'ai .pas mémoire de cela » ; puis il prend une plume, se met à écrire et me laisse debout là, sans me parler davantage. Tandis qu'il écrivait sans" me regarder, je lui déclinais mon nom et je lui faisais "mon histoire. Sur la fin de cette histoire, mon homme s'arrête et se tracassant avec un de ses doigts la main droite, il me dit : ■ Ah ! oui, je me rappelle cela. J'ai touché vos lettres de change. Je n'ai point de billets à vous donner. Ils veulent tous de ces billets; c'est une rage, je ne sais pourquoi. Je ne sais pas quand j'en aurai'; je n'irai point dépouiller pour vous ceux qui en ont. Revenez ; mais ne revenez pas demain ; dans huit jours, dans un mois, dans deux. » Et puis mon homme se remet à écrire ét moi je m'en vais. • •